L’année 2021 au-delà des paradoxes
Un regard rétrospectif sur l’année 2021 montre une singularité certaine : apprivoiser une pandémie au sein de prestations d’hébergement assumant à nouveau l’entièreté de leurs missions. Adaptation et créativité ont été nécessaires afin de pouvoir associer des antagonismes tels que distanciation sociale pour préserver une sécurité sanitaire et proximité relationnelle, essence même de la clinique socio-éducative en foyer.
Au sortir du confinement, nous louions cette « pause » obligée dont nous pensions qu’elle nous avait enseigné le retour aux sources du travail social. En 2021, nous devions constater les conséquences négatives et parfois dramatiques de cet isolement sur la jeunesse et sur nos collaboratrices et collaborateurs, épuisé·e·s par des mois de gestion sanitaire.
Au sein de ce paradoxe, le secteur de l’hébergement a poursuivi le développement de ses missions et de son organisation. Dans le cadre du management du secteur, la fonction de coordinatrice ou coordinateur a été introduite, en soutien aux responsables de foyer. Ce rôle, assumé par un·e membre de l’équipe éducative, consiste à seconder la ou le responsable de foyer dans l’organisation horaire de l’institution. Les principes de transversalité et d’intelligence collective, déjà présents au niveau des cadres intermédiaires, ont été étendus par l’instauration de séances annuelle au profit tant des praticiennes formatrices et praticiens formateurs que des coordinatrices et coordinateurs. L’organisation des espaces d’échange transversaux génère une bonification et une harmonisation des pratiques, sollicite la participation des collaboratrices et collaborateurs, permet les synergies entre foyers. Fortement ancrée parmi les cadres désormais, la culture de travail transverse sera encouragée à l’avenir auprès des équipes de terrain, dans le respect de la stratégie institutionnelle globale de la FJF. Dans le champ des prestations socio-éducatives, une nouvelle prestation de visite médiatisée, transversale au secteur, a vu le jour à l’automne. « Encuentro », avec sa responsable et ses deux intervenantes, œuvre à rendre possible la rencontre entre les enfants ou jeunes accueilli·e·s dans nos foyers et leurs familles lorsque le lien parent-enfant se trouve grandement précarisé. Egalement, dans un souci de cohésion des missions (accueil résidentiel et accompagnement socio-éducatif), la prestation MATAS II pour la région de la Dôle (alternative scolaire pour les élèves en difficulté) est transférée auprès de l’Institut Pré-de-Vert avec l’accord de la DGEJ. Ces évolutions au sein des prestations d’hébergement démontrent la volonté d’y générer une cohérence basée sur ses missions fondamentales que sont l’accueil résidentiel d’enfants ou jeunes en situation de danger et l’accompagnement de leurs familles.
En conclusion, je souhaite relever le dynamisme et le professionnalisme des équipes de nos foyers, toutes fonctions confondues. Jour après jour, durant cette année singulière, elles ont accompagné nos bénéficiaires avec le sourire (parfois masqué). Ces derniers mots sont destinés à les remercier pour leur travail et la confiance accordée à leur direction de secteur.
Lionel Bressoud
Directeur du secteur Prestations d’hébergement