Terrain de stages et d’études
Elles et ils effectuent un stage au cours de leur formation ou mènent un travail de recherche qui sera couronné d’un doctorat. La FJF leur ouvre grand ses portes et, dans la rencontre et la collaboration, chacun·e s’enrichit, étudiant·e·s comme employé·e·s de la fondation.
En 2020, Laure Infante a commencé un doctorat en travail social à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) en partenariat avec les Hautes Ecoles spécialisées de Suisse occidentale (HES-SO). Elle y étudie l’expérience des professionnel·le·s et des familles dans le cadre des mesures d’Action éducative en milieu ouvert (AEMO) en Suisse romande. C’est la FJF qui fournit à la doctorante un terrain de recherche dans le canton de Vaud : en 2021, avec l’accord préalable des participant·e·s, Laure Infante a continué d’assister aux rencontres entre les éducatrices et éducateurs de l’AEMO Vaud et les familles accompagnées tout en menant en parallèle des entretiens individuels avec des membres de l’équipe éducative. « Je pense qu’une fondation comme la nôtre a la responsabilité de mettre à disposition des chercheuses, des chercheurs et des stagiaires une expérience, une réalité de terrain qui leur ferait autrement défaut. Nous contribuons ainsi à construire leur parcours. L’AEMO existe depuis plus d’un demi-siècle et le partage des compétences et expériences accumulées fait partie intégrante de nos tâches. Il s’agit d’une démarche gagnant-gagnant puisque recevoir un feed-back scientifique sur notre prestation est très précieux », explique Sébastien Froidevaux, responsable de l’AEMO Vaud.
Laurence Lattion, responsable du foyer 0-6 an La Boussole, qui accueille en permanence deux stagiaires en éducation sociale, abonde dans le sens de son collègue : « Les stagiaires représentent plus que des bras supplémentaires. Elles et ils amènent toujours une réflexion, un point de vue qui leur est propre et qui remet en question les habitudes et les fonctionnements. Et pour une éducatrice ou un éducateur, il est intéressant de suivre des personnes en formation, d’être ainsi centré·e sur un·e autre que soi-même. »
Les foyers pour adolescent·e·s et le foyer de Romainmôtier accueillent aussi des étudiant·e·s en soins infirmiers de la Haute Ecole de santé Vaud et de la Haute Ecole de la Santé La Source deux fois par année pour des stages de huit semaines. Leur mission consiste à s’occuper de la pharmacie du foyer, à préparer les semainiers des jeunes, à leur expliquer leur traitement, à éviter les interactions médicamenteuses et à accompagner les adolescent·e·s à leurs rendez-vous thérapeutiques. Les stagiaires soignent également les éventuelles blessures superficielles et possèdent les connaissances nécessaires pour donner des informations sur les diagnostics tels que les troubles du spectre de l’autisme à l’équipe éducative. La présence de ces étudiant·e·s n’est pas seulement précieuse pour les éducatrices et les éducateurs, elle est aussi un plus pour les jeunes qui se tournent naturellement vers elles et eux en cas de questions au sujet de leur santé, de la consommation de drogue, de la contraception ou de la sexualité. En 2021, une jeune fille du foyer Pôle Nord est tombée enceinte et la stagiaire santé a pu répondre à ses interrogations.
Dans le domaine de la santé comme dans celui de l’éducation sociale, le cœur de l’activité s’articule autour du relationnel et de l’humain. Ainsi, il arrive que les ancien·ne·s stagiaires santé gardent un pied dans les foyers en œuvrant en tant que remplaçant·e au sein de l’équipe éducative.